ainda de desempenhar, deste povo de temperamento amorável, mas heróico, ao mesmo tempo nacionalista por sentimento, universalista pôr vocação, a certeza de que a vossa visita, o vosso gesto, a vossa presença nos tocaram profundamente e serão mais um elo a ligar os nossos povos.

Levem os nossos votos ardentes pelo futuro da vossa França e de tudo quanto ela representa para o prestígio da civilização ocidental, pela sua prosperidade e grandeza; levem as nossas saudações respeitosas ao Presidente da República Francesa e a vossa Assembleia Nacional.

Discurso do Sr. Pierre Segelle em resposta ao discurso do Sr. Presidente da Assembleia Nacional de Portugal

Monsieur le President de l'Assemblée Nationale. - Nous ne saurions dire combien nous ont émus les accents dune voix dans laquelle, nous en sommes sûrs, se fondaient les voix de l'Assemblée Nationale e de la Chambre Corporative, les millions de voix du peuple portugais.

Et c'est, croyez-le bien, le peuple français tout entier qui, en la modeste personne dun de ses deputes, vous remercie tant il est vrai que toujours la plus belle tâche des parlementaires sera de se communiquer par dela les frontières les effusions de leurs peuples.

De frontières, outre celles qui nous unissent frater-nellement en Guinée et au Congo, nous en avons maintenant une de commune: le ciei qui lie en quelques heures Paris et Lisbonne. Et ce nest pas une coïncidence si notre ami Louis Christiaens, qui est en quelque sorte le Ministre du ciel français, a preside à notre venue ici.

Pourtant, il est bon de le rappeler, le Portugal et la France nont pas attendu l'avion pour se rapprocher. Si les combats de 1914-1918 ont pu nous voir lutter côte à côte c'est que depuis toujours nos pays se sont sentis frères nés d'une même civilisation. Ceux de mes collègues qui, passant du Palais Bourbon au Musée de l'Orangerie, nauront eu qu'à traverser la Seine pour admirer le polyptique de Saint-Vincent peint par Nuno Gonçalves, auront eu en un éclair visuel le sentiment de communion immédiate que donne l'existence d'un même trésor de foi et d'esprit à défendre.

Notre culture commune, voilà la garantie de notre union et, oserais-je le dire sans pudeur, de notre affectueuse union.

Il vous est arrivé, Méssieurs, de sourire, oh, certes avec indulgence mais enfin de sourire de ce Parlement français où tant de partis co-existaient, et certains d'entre vous ont peut-être vu, dans nos nuances politiques, des inimités qui nous divisaient à jamais.

A ceux-là ce nest pas un faible plaisir de pouvoir dire aujourd'hui: ce message du Parlement français au Parlement portugais je vous l'apporte entouré des représentants de tous les partis nationaux de la France. De ces partis, qu'ils soient gouvernementaux ou d'opposition, pas un n'a voulu être absent à la fête de l'éternelle amitié franco-portugaise.

EternelLe, elle l'est cette amitié née, non pas du choc des armes, mais d'un três ancien humanisme.

Ceux qui passent aujourd'hui devant le moderne Institut Français de Lisbonne savent-ils que déjà 1'époque de le Renaissance latine voyait un portugais, Diogo de Gouveia, fonder en plein coeur de Paris le Collège Saint-Barbe?

C'est de ce Collège que dès le XVI ème siècle partaient les professeurs qui, allant enseigner é Lisbonne, croisaient en chemin les soixante boursiers portugais qui, chaque année, se pressaient vers nos facultés.

Si grand a toujours été au Portugal le prestige de notre Sorbonne, il faudrait être bien ignorant pour méconnaître la réputation en France de l'Université de Coïmbre.

C'était déjà sinon un parlementaire, du moins un homme de Parlement, Montesquieu, qui rendait à un des plus célébres élèves de Coïmbre cet hommage: «Les Lusiades de Camoëns surclassent Virgile et même Homère».

Et il nous est arrivé, à nous Français, d'envier avec Camoëns ces compagnons de Vasco qui eurent le bonheur de s'unir aux sylphides immortelles.

Cette amitié ancienne, Camilo Castelo Branco, Eça de Queirós, João de Deus, Eugênio de Castro, José Régio se relayant au cours des siècles sont venus la conformer.

Mais aux affinités culturelles sont venus s'ajouter aujourd'hui des raisons plus graves de préserver cette amitié.

Nos problèmes de Défense Nationale nous lient déjà au sein de la même organisation atlantique, nos problèmes économiques seront peut-être demain européens et il n'est pas jusqu'à nos anciens problèmes d'empire devenus ceux de nos provinces d'Outre-Mer qui ne puissent nous rapprocher.

Voilà d'amples sujets offerts à la méditation de nos Parlements. II n'est pas possib le qu'ils les tranchent jamais dans l'oubli d'une solidarité qui a résisté aux secousses des siècles et des révolutions.

Camoëns en un de ses sonnets célèbres nous le rappelle: «Changent les temps et changent les désirs».

Oui, les temps changent et les désirs avec eux.

Mais une amitié qui a subi sans fléchir la fuite des temps et la violence des désirs, une amitié qui comme celle du Portugal et de la France a toujours lié deux peuples, cette amitie-là rien ne saurait la faire changer.